Marc-Alban Renaud-Dulaurier
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L’agroécologie, une agriculture pour demain ?
Le modèle agricole dominant d’aujourd’hui vacille. L’utilisation intensive des produits de synthèse, d’énergies fossiles et de la mécanisation à outrance a de lourdes conséquences sur la biodiversité, notre santé et plus largement, la nature et nos sociétés.
Nous vivons actuellement de nombreuses crises écologiques, sociales et économiques qui nous semblent sans solutions.
L’Agroécologie offre des solutions efficaces et de bon sens face à ces défis complexes en cherchant à recréer du lien avec le vivant. Elle nous propose d’observer et d’imiter le fonctionnement des systèmes naturels. Puisque la vie existe sur terre depuis 3,8 Milliards d’année, elle est efficace par nature (si j’ose dire).
Qu’est-ce que l’agroécologie ?
L’agroécologie peut se définir comme la branche agricole de la permaculture. À l’instar de cette dernière, elle porte dans ses fondements l’objectif de s’inspirer du vivant en copiant ses mécanismes issus de l’évolution qui sont, par définition, résilients aux changements, efficaces et productifs. De plus, la nature nous montre sa capacité à produire énormément de biomasse (comme par exemple la forêt ou alors une prairie), alors que l’agriculture utilise beaucoup d’intrants (souvent d’origine artificielle, chimique, et polluante) pour en produire.
Pourquoi l’agroécologie ?
L’agroécologie est un outil majeur dans la transition énergétique. En effet, comme le démontre Initiative « 4 pour 1000 », nous pouvons lutter contre les émissions de gaz à effet de serre comme le CO2 en en absorbant de grandes proportions grâce au stockage naturel des sols. “ Cette initiative vise à montrer que l’agriculture, et en particulier les sols agricoles, joue un rôle crucial pour la sécurité alimentaire et le changement climatique. En s’appuyant sur une documentation scientifique solide, cette initiative invite donc tous les partenaires à faire connaître ou mettre en place les actions concrètes sur le stockage du carbone dans les sols et le type de pratique pour y parvenir (agroécologie agroforesterie agriculture de conservation de gestion des paysages…). L’objectif est d’inciter les acteurs à s’engager dans une transition vers une agriculture productive résiliente fondée sur une gestion adaptée des terres et des sols créatrice d’emploi et de revenus et ainsi porteuse de développement durable.” Cf 4 p1000. Org.
L’agroécologie a compris qu’il était préférable d’utiliser les forces de la nature plutôt que de lutter contre elle, c’est pourquoi, elle a tendance à favoriser un développement de la biodiversité dans son ensemble. Dans les zones agricoles le menées de cette manière, nous observons une réintroduction des haies bocagères, des arbres, des nichoirs, de zones humides, ce qui a pour effet d’augmenter et améliorer la biodiversité dans de grandes proportions et, de ce fait, d’éviter des problèmes récurrents liés aux ravageurs et aux maladies .
L’agroécologie a d’autres intérêts écologique, en effet, il a été démontré, que dans les parcelles agroécologiques, l’érosion des sols n’a plus lieu, que la pollution au nitrate est quasiment inexistante ou alors forcément diminué et que l’utilisation le produit phytosanitaire fortement diminuée voire supprimée.
Quelle évolution ?
De plus en plus d’agriculteurs changent de pratiques. Attiré par la baisse des charges engendrés par la baisse l’utilisation de l’outil le travail du sol ainsi que la baisse l’utilisation de produits phytosanitaires. De plus en plus d’agriculteurs se tournent vers ces pratiques. L’agriculture biologique est favorisée par l’agroécologie, il a été démontré par plusieurs études scientifiques une baisse de 70 % de la pression des adventices dès l’or que l’on arrête de travailler les sols. Il est donc raisonnable de penser que nous allons vers une augmentation de la pratique de l’agroécologie puisqu’elle soutient la pratique de l’agriculture biologique qui, elle, est en augmentation, ainsi que sa demande.
Ces dernières années d’autres associations comme maraîchage sol vivant, pour une agriculture du vivant ou encore vers de terre production, ont développé des actions d’éducation populaire gratuites en utilisant l’outil YouTube et en mettant à disposition plusieurs centaines d’heures de cours sur l’agronomie, les techniques agricoles encore de biologie végétale. Ces cours sont dispensés, pour la plupart du temps, par des professionnels de ces domaines. La parole est donnée à des agriculteurs mais aussi des chercheurs ou encore des scientifiques spécialisés dans leurs domaines.
Conclusion :
L’agroécologie semble être une solution pour l’agriculture de demain. En effet, dans une économie qui se contracte, un approvisionnement énergétique en baisse, ainsi que l’utilisation de pesticides de plus en plus intensive, le changement climatique, l’effondrement de diversité, le modèle de l’agro-industrie, l’agriculture actuelle est obligée de muter ou de disparaître. Bon nombre d’études scientifiques démontrent l’efficacité, l’ adaptabilité et la productivité de l’agroécologie et, surtout, sa résilience face au changement climatique et aux intempéries de plus en plus nombreuses.